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La tragédie du Koursk

Août 2000, un des joyaux de la flotte sous-marine russe perd le contact avec l’Etat-Major lors d’un exercice à grande échelle dans la mer de Barents. Après de nombreuses tentatives de localisation et d’appels radio, le monstre d’acier a disparu et ne donne plus signe de vie. Que s’est-il bien passé et où se trouve-t-il ? Deux jours après sa disparition, l’Etat-Major russe annonce que le Koursk se trouve à 108 mètres de fonds après avoir subi une grave avarie. Il semble néanmoins que des marins soient encore vivants. Que s’est-il passé pour que ce sous-marin jugé en théorie insubmersible coule ? Et pourquoi le pouvoir en place a attendu deux jours avant de faire un communiqué ? Pourquoi y a-t-il eu tant de rebondissements, de tergiversations avant de venir en aide au bâtiment ? Et enfin pourquoi tant de mystères, de fausses déclarations et d’approximations dans ce dossier ?

Koursk

Le Koursk

Le Koursk, issu de la dernière génération des sous-marins nucléaires russes de type Anteï, était une véritable  bête de technologie et d’armement. Long de 150 mètres et haut comme un immeuble de 6 étages, ce mastodonte des mers fut mis en service en 1995. Il aura coûté la bagatelle de 2.5 milliards de dollars. A bord, les 118 membres d’équipages jouissent d’un confort jusque là inégalé. Piscine, sauna, salle de repos, cuisinier et cantine aménagée, bref presque le Nirvana. Au niveau armement, le Koursk dispose de 24 missiles nucléaires de type Granit d’une portée de 700 kilomètres et de torpilles dernier cris de type Chkval, qui peuvent atteindre une vitesse de 500km/h, alors que les torpilles classiques ne dépassent que rarement les 60 km/h. En outre, c’est le seul sous-marin qui peut envoyer ses missiles sous l’eau, alors que les autres sont obligés de faire surface. Le Koursk est également munis de 9 compartiments étanches et de trois capsules de sauvetage. Autant dire que tout a été prévu en cas d’avaries ou de problèmes majeurs.

Les faits

Le 10 août 2000, le Koursk quitte le port de Vidiaievo, afin de participer à un exercice à grande échelle. 6 autres sous-marins, des croiseurs, un porte-avions et même des avions de chasses sont engagés. Fraichement élu, Vladimir Poutine veut montrer à la terre entière et à son peuple que la Russie est toujours une grande nation. Poutine, qui a essuyé de nombreuses critiques suite à l’embourbement de la guerre tchétchène et aux attentats perpétrés sur le sol russe, doit démontrer qu’il ne se laissera pas intimider. Il veut remonter dans l’estime des ses concitoyens, en montrant la puissance militaire du pays et redorer le blason un peu poussiéreux de la Russie.

Mer de barents carte

A 11h00 locale, le Koursk quitte le port pour son exercice. Il devra tirer un missile et deux torpilles d’exercice en direction de deux croiseurs nucléaires. Le 11 août, le sous-marin se trouve à 140 km environ des côtes en position d’attaque sur une flottille de plusieurs croiseurs. Avec 6 autres sous-marins en position, le Koursk lance son missile. L’exercice est réussi. Le 12 août à 11h00 c’est au tour de l’exercice des torpilles. Le sous-marin doit tirer deux torpilles en plongée périscope, c'est-à-dire à faible profondeur, mais rien ne se passe. Pire encore la liaison radio n’est plus établie avec le Koursk. Sur le croiseur d’Etat-Major, l’Amiral Popov demande qu’on rétablisse la communication, mais toujours rien. A 11h30 tous les navires ressentent une secousse sous-marine provenant de la position du Koursk. Popov demande un balayage sonar pour tenter d’établir la cause de cette déflagration mais rien n’apparait et le Koursk n’a toujours pas donné signe de vie. Bizarrement, il attend jusqu’à 23h30 avant d’envoyer une section de recherche dans les environs.

Amiral popov

C’est à 04h30 que l’opérateur sonar du croiseur russe Pierre-le-Grand détecte quelque chose grâce à son sonar. Il semble avoir retrouvé la trace du Koursk sous 108 mètres de fond. Le matin du 14 août la nouvelle commence à se répandre comme une traînée de poudre, non seulement en Russie, mais également dans le monde entier, et les opérations de sauvetage se mettent en place. Problème non négligeable, c’est que la Russie dispose de deux insubmersibles spécifiques qui ne sont actuellement pas disponibles, puisqu’ils ont été engagés dans une mission d’exploration du Titanic. Les russes doivent se rabattre sur deux autres petits sous-marins qui sont autant efficaces que Chantal Goya entonnant du Rammstein, autrement dit dans un piètre état. Résultat des courses, l’opération se solde par un échec cuisant. Ils n’arrivent pas à s’arrimer de manière suffisamment étanche au sas de survie arrière du Koursk.

Sous la pression nationale et internationale qui suit l’affaire depuis le début, Vladimir Poutine, qui se trouvait dans sa villa de vacances au bord de la Mer Noire, décide d’accepter l’aide internationale et de se rendre sur place. Une équipe britanico-norvégienne met en place une mission de sauvetage qui permettra enfin d’accéder au sas du Koursk le matin du 21 août, soit 9 jours après la tragédie. Malheureusement le sas est complètement inondé et tous les membres de l’équipage du Koursk ont péri.

Le temps des interrogations

Cette tragédie amène bien évidemment son lot de questions. Comment cela a-t-il pu se produire ? Pourquoi tant de retard dans la demande d’aide internationale ? Pourquoi tant de mystère et de fausses déclarations de la part des russes ? Et enfin est-ce qu’une puissance étrangère est impliquée, ou s’agit-il d’un acte terroriste ?

D’après certains spécialistes de la Russie, le pouvoir et les militaires ont tenté d’abord d’étouffer l’affaire aux médias internationaux et à la population, afin de ne pas rajouter de l’huile sur le feu. Vu que la situation n’était guère reluisante avec le conflit en Tchétchénie et les attentats qui ont secoué le pays, le fait d’avouer encore la perte d’un sous-marin de cette classe, n’aurait pas arrangé les choses. L’égo des militaires russes et du pouvoir a outrageusement précipité cette situation dans le chaos. Certain de pouvoir faire face à la situation et de s’occuper sans aide extérieure du sauvetage, ils ont tout simplement retardé une mission qui aurait peut-être, je dis bien peut-être, pu sauver les 23 marins emprisonnés dans le sas arrière. Mais ça c’est une autre histoire que nous verrons plus loin. Malheureusement les nouvelles ont vite filtré et les militaires n’ont pu garder le silence plus longtemps. Ils leur a bien fallu expliquer l’inéluctable. D’un autre côté, la bureaucratie russe s’est empêtrer dans des communiqués divergents, et comme on le sait : ordre + contre ordre =  désordre…. ! Enfin dernier point et pas des moindres, on sait de source sûre que le budget annuel alloué par le gouvernement pour l’entretien de la flotte militaire russe n’excède pas les 100 millions de dollars. Quand on connait le nombre de bâtiments, de militaires, de bases et de tout ce qui tourne autour de la marine, on peut franchement se demander comment ils arrivent à maintenir une flotte si dense avec si peu. Il y a fort à parier que la maintenance ait eu de grosses carences… !

Autre grosse question. Avec les récents événements qui ont secoué le pays, n’y aurait-t-il pas pu y avoir un militaire infiltré, sympathisant de la cause tchétchène à bord ? On sait de source sûre que deux marins originaire du Daguestan était à bord. Le Daguestan étant limitrophe de la Tchétchénie, il est tout à fait possible qu’un acte terroriste soit à l’origine du naufrage. D’autant plus qu’un des deux marins se trouvait dans la salle aux torpilles.

Enfin troisième question : une puissance étrangère est-elle impliquée dans cette tragédie ? On sait que de nombreux navires américains, britanniques et norvégiens se trouvaient dans la région pour épier ces manœuvres militaires. On sait également que deux dignitaires chinois étaient également présents avec l’Etat-Major russe. Etaient-ils là pour conclure un contrat d’achat des fameuses torpilles Chkval ? Rien est moins sûr, et dans ce cas de figure, les américains devaient sérieusement commencer à se ronger les ongles. Car si les chinois étaient en possession d’un tel armement, l’Oncle Sam aurait du souci à se faire dans sa démonstration de puissance sous-marine. On peut donc allégrement aboutir à la thèse d’une collision entre le Koursk et un bâtiment américain tentant de déstabiliser la manœuvre militaire. D’autant plus que des photos satellites indiquent que le sous-marin américain Toledo se trouvait ancré dans un port norvégien pour des réparations 7 jours après le naufrage. Etonnant, non ?

A cet instant, il semble que cette tragédie prenne une dimension politique qui sent fichtrement le camembert qui s’enfuit tout seul de la table. Car si le naufrage du Koursk est dû à une collision avec un sous-marin étranger, cela va bien évidemment compliquer les accords internationaux et ouvrir une sérieuse brèche dans la mince coque des relations de paix.

Le renflouement et l’enquête

Vladimir Poutine décide alors de faire toute la lumière sur cette terrible affaire, et il fait un appel d’offre international pour renflouer le Koursk. C’est l’entreprise hollandaise Mammoet qui va se charger de remonter le sous-marin à l’aide d’un cargo version XXL, nommé Giant 4, spécialisé dans la récupération d’épaves. En octobre 2001, le sous-marin de 13500 tonnes est hissé et remorqué jusqu’au port de Rosliakovo et mis en cale sèche. L’opération de levage durera 11 heures, en ayant au préalable découpé la partie avant où se trouvait les torpilles. En effet le risque trop élevé que cette partie se casse ou qu’elle empêche une remontée stable pousse l’entreprise à effectuer cette opération. Des rumeurs ont soutenus que notre Vladimir national avait expressément obligé la découpe de cette partie pour éviter la découverte de trop nombreux indices qui auraient incriminé les militaires et leur manque de professionnalisme. Ce qui est totalement faux. C’était avant tout une question de minimiser les risques lors du remontage. Si la partie se détache et retombe au fond de l’eau avec des torpilles non explosées, cela pourrait sentir le souffre. De plus en cas de détachement, la stabilité du remontage aurait été mise à mal et le risque que tout le bâtiment se disloque était trop grand.

Giant 4

Il faudra près de 4 jours pour vider le Koursk, tout en prenant bien garde de ne pas détruire les indices. Des équipes scientifiques vont travailler d’arrache pied pour tenter de découvrir ce qui s’est passé. Le procureur Oustinov (rien à voir avec l’acteur) rend son rapport en 2002 après 4 mois d’enquête, et annonce que le Koursk a été victime d’une avarie lors du tir d’une torpille. Sans entrer dans les détails complexes (sinon on risque d’y passer la nuit), le système de propulsion de la torpille est basé sur une réaction entre l’eau et un concentré de peroxyde d’hydrogène contenu dans un réservoir à l’intérieur de la torpille. Le problème c’est que le peroxyde est très corrosif et nécessite une maintenance de tous les instants et un remplacement des réservoirs réguliers, afin d’éviter les fuites. Si le feu lèche le réservoir de peroxyde, celui-ci se met à bouillir et explose en moins de 2 minutes. Il semble donc qu’une fuite du liquide soit entré en contact avec de la rouille et du laiton dans le tube de lancement, provocant une réaction qui fit exploser la torpille. Oustinov explique que la porte de verrou du tube a été retrouvée au fond de la salle des torpilles incrusté dans la paroi. L’explosion, équivalente à 150kg de TNT a détruit complètement la salle des torpilles, tuant sur le coup tous les marins présents.

Kursk degat

L’onde de choc s’est propagée au-delà de la salle des opérations et de la fumée nocive s’est engouffrée dans le conduit d’aération se propageant dans cette même salle. Les officiers présents dans la salle de commande, qui n’ont pas été blessés ou tués par l’onde de choc, se sont retrouvés asphyxiés par la fumée. Impossible donc d’effectuer la manœuvre d’urgence qui consiste à faire remonter le sous-marin à la surface le plus rapidement possible. L’explosion a ouvert une brèche dans la coque, et l’eau qui s’y est engouffrée, a fait couler le sous-marin. 135 secondes plus tard, lorsque le Koursk touche le sol à 108 mètres une deuxième explosion dix fois supérieure retentit et détruit une grande partie de l’avant du sous-marin. Cette explosion est due à l’incendie de la première explosion qui a enflammé et fait exploser 5 à 7 autres torpilles. Par chance, les réacteurs nucléaires situés au milieu ne sont pas touchés grâce à leurs amortisseurs qui peuvent absorber jusqu’à 50 G. Les marins qui se trouvent dans la salle des machines à l’arrière du bâtiment s’engouffrent dans le sas d’urgence mais ne peuvent le faire s’éjecter puisque les réacteurs sont mis à l’arrêt automatiquement après l’explosion, et que plus aucune source d’énergie ne fonctionne. A l’aide de lampes torche, les 23 marins vont se relayer pour frapper la coque afin que les sauveteurs puissent entendre leur appel de détresse grâce au sonar. Personne ne peut exactement dire combien de temps les pauvres marins ont pu tenir dans le noir et dans une température avoisinant les zéros degrés. Les experts suggèrent qu’ils ont pu tenir entre 8 heures et 3 jours. Des cartouches d’absorption du monoxyde de carbone ont été utilisées. Seul problème, c’est que ces cartouches s’enflamment au contact de l’eau et malheureusement les enquêteur en ont retrouvé une flottant dans l’eau. Il est donc probable qu’avec l’obscurité un marin ait laissé échapper une cartouche. L’issue était donc fatale.

Procureur oustinov

Les doutes et controverses

Le rapport du procureur Oustinov fait grincer des dents, et de nombreux observateurs pensent que le pouvoir et les militaires noient le poisson. Revenons sur les autres hypothèses :

  • L’attentat par des sympathisants tchétchènes

Effectivement on sait que deux membres d’équipage de la province du Daguestan avaient embarqué sur le Koursk. Cette région de Russie est en majorité de confession musulmane et limitrophe de la Tchétchénie. De plus un des deux marins officiait dans la salle des torpilles. Pour certains c’est une possibilité à ne pas écarter.

Seulement elle présente un problème de taille. Non seulement le marin ne s’occupait pas de la maintenance des torpilles, et de surcroit il n’était pas celui qui officiait à l’ouverture et la fermeture des tubes de remplissage. De plus une enquête très pointue a totalement innocenté le marin. Ses états de services exemplaires parlent en sa faveur.  Ce n’était pas non plus un sympathisant de la cause tchétchène. Il était au contraire un modèle d’intégration et de discipline. On dit volontiers qu’il était justement à ce poste à titre de propagande.

  • La collision avec un autre sous-marin étranger

C’est une des hypothèses qui revient souvent, relayée notamment par un article de Jean-Paul Carré dans le quotidien Libération et dans un documentaire. Effectivement on sait de source sûre que des bâtiments étrangers épiaient les manœuvres russes dans la région. Ce que l’on sait également, c’est qu’une photo satellite avait indiqué la présence du sous-marin Toledo dans un port de Norvège 7 jours après le naufrage du Koursk. Était-il donc possible que le Toledo se soit baladé au cœur de l’exercice russe pour tenter de déstabiliser les tirs de torpilles ou pour tout simplement avoir de plus amples informations sur ce joyau de la marine russe ? Est-il entré en collision avec le Koursk par mégarde ? Deux autres arguments étayent cette thèse : la visite du directeur de la CIA à Moscou le 17 août et l’annulation d’une dette russe en faveur des USA peu de temps après la catastrophe. Était-ce une façon de dédommager les russes suite à cette catastrophe ? Rien n’est moins sur !

Seulement cette hypothèse se heurte à plusieurs problèmes sérieux. Tout d’abord, on sait que les américains sont des têtes brûlées, mais ils ne sont pas masochistes. C’aurait été de la folie pure que se perdre au milieu d’un exercice russe avec autant de navires et de sous-marins détenant une telle force de frappe. De plus, les risques d’incidents internationaux étaient beaucoup trop grands. Ensuite, le gouvernement américain a réfuté avec vigueur la présence d’insubmersibles dans la mer de Barents à ce moment. Il n’a pas nié cependant avoir suivi les exercices à distance réglementaire. Enfin le sous-marin Toledo était effectivement dans un port norvégien, mais cela n’avait rien à voir avec les événements puisqu’il était en réapprovisionnement, ce qui se fait couramment.

Les norvégiens, quant à eux, ont transmis un relevé sismographiques d’un centre d’étude du nord de la Norvège, qui démontrent que les capteurs ont détecté deux ondes de chocs d’une magnitude de 1.5 et 3.5 sur l’échelle de Richter à 135 secondes d’écart au moment même où le Koursk a coulé.

Quant aux britannique, dans la ligne de mire des russes également, ils ont démenti avoir envoyé le HMS Splendid dans les eaux de Barents, comme plusieurs sources l’ont suggéré. Ils ont même chargé David Bowyer, un des plus éminents spécialistes, de plancher sur les relevés sismologiques des norvégiens. Après étude, il détermine que les deux ondes de choc sont de même nature, à savoir des explosions. Ce n’est pas une collision avec un autre sous-marin qui peut provoquer une explosion d’une telle magnitude.

Autre gros problème, le Koursk est muni d’une double coque de 4 à 6 cm avec au milieu une sorte de membrane de caoutchouc pour absorber les échos sonar. Même si une collision avait eu lieu avec un autre sous-marin, il est peu probable que l’impact ait pu franchement faire des dégâts au Koursk. Et surtout pas au niveau de la salle des torpilles. Le blindage du Koursk pouvait largement faire face à une torpille conventionnelle à perforation ou a explosion. Donc la probabilité d’une collision est quasiment nulle.

La visite du chef de la CIA n’était un secret pour personne, puisque planifiée depuis plusieurs mois, ce n’est qu’une coïncidence qu’elle soit intervenue à ce moment là. Quant à l’annulation de cette fameuse dette, elle était planifiée aussi depuis longtemps, suite à des accords économiques entre les deux pays. Il est certain que cette tragédie a peut-être accéléré l’acceptation par les Etats-Unis, mais elle n’a rien à voir avec la catastrophe.

Alors que s’est-il passé ?

Malheureusement pour les théoriciens du complot, il n’y a ni américains, ni britanniques, ni extra-terrestres derrière le naufrage du Koursk. La malchance, le manque cruel de maintenance et l’égo surdimensionné des militaires et du pouvoir russe est à l’origine de ce fiasco monumental. L’amiral Popov est également dans le viseur. Qu’il n’ait pas réagit avant 13h30 est normal, puisque la séance de tir était prévue entre 11h30 et 13h30. Par contre il est incompréhensible que Popov n’ait pas immédiatement pris les choses en main à partir de 13h30, et cela peu importe l’avis contraire des dirigeants. Il aurait peut-être pu sauver les 23 marins rescapés dans le sas arrière. De même si ces mêmes dirigeants avaient tout de suite demandé l’aide internationale, il y a fort à parier qu’ils auraient pu éviter 23 décès supplémentaires. La marine russe, quant à elle, n’était pas à son premier naufrage en matière de sous-marins, puisque selon les archives une vingtaine de bâtiments ont été perdus pendant la guerre froide entre 1945 et 1991. La chute du communisme va encore accélérer les choses dans la décrépitude de la marine russe. Les marins ne reçoivent que l’équivalent de 50 euros par semaine, des navires traînent dans les ports sans entretien, la maintenance est réduite au minimum et la bureaucratie omniprésente. Bref, ce n’est pas Byzance !

Shkval cutaway

Le naufrage du sous-marin est accidentel suite à l’explosion d’une torpille dans le tube de lancement. Ensuite un concours de circonstances défavorables telles qu’évoquées dans le rapport d’Oustinov ont précipité l’issue fatale du Koursk.

Epilogue

La tragédie du Koursk est malheureusement une suite de d’événements laborieux et de défaillances à tous les niveaux de la marine et du pouvoir russe. Tristement cette catastrophe amènera des changements drastiques, mais on est en droit de se demander si ces instances n’auraient pas pu réfléchir avant de vouloir démontrer leur puissance à qui veut bien le savoir. Les 118 marins du Koursk, qui ont été sacrifiés, se posent la question et nous aussi…

Memorial koursk