Le monstre du Loch Ness

Qui n’a jamais entendu parler du Loch Ness ? Ce petit lac d’Ecosse semble hanté par une créature aquatique que l’on appelle communément « Nessie ». Mais au-delà du mythe ou de la légende, si l’on se penche sur son histoire, il apparait que, bien avant le 20e siècle, des témoignages dignes de foi avaient été rapportés sur l’apparition d’un animal monstrueux dans cette zone. Qui plus est, ces témoins, qui avaient vécu à des siècles différents, avaient pratiquement tous la même description de la bête. Alors, mythe ou réalité ? Y-a-t-il vraiment quelque chose qui vit sous ce lac ?

 

Loch Ness

 

Situation et décor

Le Loch Ness est un lac situé au sud des Highlands d’Ecosse. A quelques encablures de la ville d’Inverness. Long de 39km et large de 3km, le lac est bordé au sud et au nord par des montagnes. Sa profondeur peut atteindre plus de 200m. Dès que l’on arrive sur place, on est saisi par l’obscurité de l’eau, due principalement à sa nature et aux montagnes environnantes. En effet, même avec un équipement de premier cri, le plongeur ne voit pas à plus de 2m sous l’eau. Le lac est rarement agité, il paraît calme, mais en regardant de plus près, on remarque une intense activité de bulles et de remous. Ajoutez à cela un peu de brume ou un temps pluvieux, autant dire que l’endroit semble curieux !

Témoignages

La première description de « Nessie » apparaît au VIème siècle, lorsque le moine irlandais St-Colomban aurait affirmé avoir aperçu une créature surgir du lac et replonger aussitôt. Il faut attendre ensuite le XVIe siècle pour avoir de nouveaux témoignages concernant le monstre. Tous attestent qu’ils ont vu une sorte de gigantesque serpent avec une ou deux bosses dans le lac l’espace de quelques secondes.

Au XIXe siècle, plusieurs personnes indiquent avoir aperçu quelque chose dans le lac. Pour la plupart, ils avouent avoir vu le long cou d’un animal sortir de l’eau l’espace d’un instant. Mais c’est en 1895, que quatre personnes (deux pêcheurs, un forestier et un hôtelier), situées à des endroits différents, déclarent avoir vu comme une grosse salamandre sur le lac.

1933 sera une année faste pour « Nessie ». Non seulement un nombre incalculable de témoignages vont grossir la liste des apparitions, mais le monde entier connaitra enfin le monstre du Loch Ness, grâce au cliché du Dr. Wilson. (En fait, la photo n’est pas de lui, mais d’un réalisateur de film Ian Wetterwell, qui, pour plus de sérieux, attribua cette photo au docteur). C’est un engouement médiatique qui prend des proportions folles. Le lac est envahi par des journalistes, photographes et autres reporters à la sauvette. Seulement « Nessie » à la désagréable habitude de ne pas se montrer quand il le faudrait… ! On ne saura qu’en 1994, que cette photo n’était qu’un canular. Le fils de Wettewell, sur son lit de mort, avoua la supercherie. Il s’agissait en fait que d’un vulgaire animal en carton pâte accroché à une souche de bois.

 

 

En 1960 Tim Dinsdale, un ingénieur en aéronautique, dévoile ce qui reste le document le plus authentique à ce jour. Son film fait apparaître une bosse rougeâtre qui traverse le lac, tourne légèrement puis disparaît. Des techniciens se sont penchés sur le film et ont attesté qu’il n’y avait aucun trucage sur la pellicule.

 

Dinsdale

 

En 1972, l’Académie de sciences appliquées organisa une expédition scientifique, dirigée par le professeur Robert Rines. La nuit du 8 août, vers une heure du matin, l’équipe commença à voir dans le rayon sonar les traces épaisses et noires d’une grande masse en mouvement, traces semblables à celles obtenues par l’expédition de 1970. Le sonar enregistra l’apparition de deux gros objets. La caméra stroboscopique photographia les tâches détectées, mais en raison de l’opacité de l’eau, les vues étaient floues. Cependant, l’analyse par ordinateur révéla des images intéressantes : Un grand aileron en mouvement de 1,20 à 1,80 mètre de long.

 

 

1998 sera l’année de la dernière apparition en date de « Nessie ». 4 personnes auraient aperçu au petit matin une longue forme noire sortir de l’eau, puis replonger quelques secondes plus tard.

Les expéditions scientifiques

En 1964 et en 1968, deux expéditions scientifiques sondèrent le lac au moyen de sonars. Aucun résultat probant ne permit de conclure à l'éventuelle existence d'une créature.

En 1972, la fameuse expédition de l’Académie des Sciences Appliquée. (voir ci-dessus)

En juin 1975, une nouvelle expédition fut organisée avec un matériel de détection plus sophistiqué. Plusieurs photographies montrent : une partie d’un corps rosâtre et le torse antérieur, le cou et la tête d’un animal vivant ainsi que deux courts ailerons.

En 1987, une nouvelle expédition à grande échelle est mise en œuvre. Le nombre de navires et la distance entre chaque embarcation avaient été calculés pour que les faisceaux d’ultrasons envoyés par les 24 échosondeurs embarqués se recoupent et ne laissent pas un seul centimètre carré du loch inexploré. Devant 300 journalistes venus du monde entier et 15 réseaux de télévision nationaux, les responsables de l’expédition avouèrent n’avoir rien découvert d’extraordinaire.

Ils enregistrèrent seulement trois échos curieux dont l’un fort et persistant à une profondeur d’environ 200 mètres. Le banc de poissons était exclu mais on a suggéré que ça pouvait être un tronc d’arbre.

Qui est donc Nessie ?

D'après tous les témoignages enregistrés, Nessie s'apparenterait plus à une sorte de Plésiosaure, qu'à un serpent de mer. L’animal possède une tête reptilienne, un long cou qu’il peut dresser à environ 2 mètres au-dessus de l’eau ainsi que de grands yeux. Il possède deux ou trois bosses sur le dos. La queue est mobile et elle crée des remous importants quand il nage.

Il est intéressant de noter que des découvertes de plésiosaures fossilisés indiquent qu'ils vivaient en Europe et notamment en Angleterre. Une des théories avancées pour expliquer la présence d'un tel animal dans le Loch Ness, est qu'il est probable que ce lac fut en liaison avec l'Atlantique, et qu'après une baisse subite des eaux, il se serait retrouvé emprisonné dans le Loch. Il se serait naturellement acclimaté à son nouveau territoire.

Est-il possible qu’une telle créature vive dans le Loch Ness ?

Malheureusement non. Tout d'abord, l'anatomie du cou de l'animal ne lui permettrait pas de soulever sa tête hors de l'eau. Son long cou lui permettrait d'attraper des poissons dans les fonds marins, mais pas en surface. Deuxièmement, le Loch Ness ne suffirait pas à rassasié un animal de plus de 300 kilos. Or d'après les descriptions et les témoignages, l'animal devrait peser plus d'une tonne. D’autre part, les scientifiques estiment qu’ils n'auraient pas réussi à s’adapter à une eau gelée. D'un point de vue géologique, si des plésiosaures avaient survécu, ils auraient été congelés par la pression des glaciers.

Comment expliquer tous ces témoignages ?

La nature de l'eau, de la végétation et surtout la pression font que des troncs d'arbres situés au fonds du lac sont chargés en gaz. Avec le temps, certains par la poussée d’Archimède remontent à la surface, et quand ils l’atteignent, le gaz emprisonné se trouve libéré (moins de pression) ce qui fait plein de bulles. Les gens voient alors des grandes formes noires, des bulles et des remous, (comme un bouchon de liège qu’on lâche du fond d’un verre) qui, une fois le gaz échappé, se re-remplissent d'eau et coulent !!! Ainsi ils disparaissent au fond du lac !!!

Une autre théorie, serait celle d'un directeur de cirque, Bertram Mills, qui dans les années 30 serait venu fréquemment avec son troupeau d'éléphants faire trempette sur les bords du Loch Ness, lors des représentations à Inverness. Comme les habitants du coin n'avaient jamais vu d'éléphants, et de surcroît en train de se baigner, il est fort possible qu'ils aient pris les pachydermes pour des monstres. Le dessin et la photo ci-dessous vous montrent comment on pourrait s'y méprendre.

 

 

Epilogue

Concrètement, le monstre, tel que l’on l’imagine, n’existe pas dans le Loch Ness. D’un point de vue scientifique, rationnel et logique, une telle créature ne pourrait pas vivre dans ce lac. Cependant, il est tout à fait possible qu’une espèce encore inconnue puisse déambuler dans les eaux sombres du Loch. On est loin d’avoir une connaissance complète du milieu aquatique. U