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Le mystère du Stardust

En 1947 un avion de type Lancaster de la compagnie britannique d’Amérique du sud, qui effectue un vol entre Buenos Aires et Santiago du Chili disparaît mystérieusement alors qu’il s’apprêtait à effectuer son approche sur l’aéroport de Santiago. Alors que le pilote annonce qu’il est à 80km de sa destination, il disparaît mystérieusement juste après avoir émis un ultime message incompréhensible : STENDEC. Ce sera la dernière émission du Lancaster.

Malgré de nombreuses recherches et de nombreux vols de reconnaissance, l’épave ne sera jamais retrouvée. C’est seulement 50 ans après les faits qu’un pilote qui survolait les Andes aperçoit ce qui semble être un moteur Rolls Royce sur le versant sud du Mont Tupungato

Que s’est-il donc passé ? Accident ou sabotage ? Et comment se fait-il que rien ne fut retrouvé pendant près de 50 ans ? Quel mystère se cache sous cet avion disparu ? Les extraterrestres sont-ils passés par là ?

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Les faits

Le 2 août 1947 le Stardust, un avion de type Lancaster de la British Southamerican Airways décolle de Buenos Aires pour un vol de routine à destination de Santiago du Chili. A son bord 11 personnes dont un pilote, un navigateur, un stewardess, un homme d’affaire Palestinien et un messager du Roi portant du courrier diplomatique. Les pilotes sont chevronnés et effectuent régulièrement ce trajet. L’avion doit survoler la ville de Mendoza avant de franchir la Cordillère des Andes et de redescendre sur Santiago du Chili. Le vol doit durer approximativement 4 heures. Tout se passe pour le mieux et les messages radio arrivent à intervalles réguliers. Après avoir passé la ville de Mendoza, les pilotes confirment l’heure d’arrivée à destination et indiquent qu’ils sont à environ 80 km de l’aéroport de Santiago. Quelques minutes plus tard, le Stardust émet un message étrange en morse dans lequel il fait mention d’un terme inhabituel : « STENDEC ». La tour de contrôle demande confirmation du terme, et le Stardust répète à nouveau « STENDEC ». Puis c’est le silence, et l’avion disparaît comme par enchantement.

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Aussitôt des avions décollent de Santiago pour des vols de reconnaissance aux alentours de l’aéroport, mais ils ne trouvent rien. Franck Taylor, un pilote chevronné décide alors d’élargir les recherches en survolant la Cordillère des Andes. Il raconte qu’il a couvert une surface gigantesque au nord et au sud de la ligne Mendoza – Santiago sans rien trouver. Pas d’épave, pas de trace d’explosion ou de résidus brûlés. Les recherches s’intensifient pendant près d’une semaine, mais toujours rien. Il semble que le Stardust ait tout simplement disparu, comme volatilisé. Le gouvernement britannique décide même de déployer des expéditions dans le massif montagneux, mais cela n’amène rien de plus.

Les rumeurs apparaissent et le mystère reste entier

Cette disparition inquiète et les rumeurs les plus folles commencent à circuler. On parle de sabotage ou d’attentat, aux vues des différends qui opposent l’Angleterre et l’Argentine. De surcroît avec un messager du Roi dans les passagers. Et puis, inévitablement les OVNIS font également leurs apparitions. Le message étrange et la disparition de l’avion, conjugués avec les nombreux témoignages de vision d’OVNIS à cette période donnent du pain bénis aux ufologues. D’ailleurs pour la petite histoire un journal spécialisé sur les phénomènes extraterrestres verra le jour sous le nom de Stendek…. !!!

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Malheureusement, malgré tous les efforts déployés, l’épave du Stardust demeure introuvable, et le mystère entourant sa disparition reste intact. Les enquêtes ne débouchent sur rien, et sans épave, il est impossible de pousser plus loin les investigations sur un éventuel attentat ou sabotage. Cette affaire restera comme l’une des plus mystérieuses de l’histoire de l’aéronautique.

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Réapparition du Stardust

C’est en janvier 2000 que le Stardust refait parler de lui, lorsqu’un aviateur aperçoit en contrebas du mont Tupungato un moteur d’avion Rolls Royce et quelques débris qui pourraient bien s’apparenter au fameux Lancaster qui avait disparu depuis plus de 50 ans. Le Docteur Carlos Bauza, spécialiste dans les catastrophes aériennes et le gouvernement argentin avec l’appui des britanniques décident de mener une expédition sur le site afin de confirmer ou non que les débris appartiennent bien au Stardust. Près de 100 militaires sont mis à disposition du Dr. Bauza. Le convoi part de Mendoza en camion avec dix jours de subsistances. Il leur faudra près de deux jours pour atteindre le pied du mont Tupungato, après quoi ils devront utiliser des mulets pour continuer l’ascension. Lorsqu’ils atteignent les 4500m d’altitude, la mission devient très compliquée, car les mulets commencent à peiner et à se blesser. Il faudra donc laisser les mulets et continuer à pied. Le cinquième jour, les hommes affrontent des températures de -8 degrés et des difficultés à respirer, mais ils atteignent enfin le bas du glacier du Tupungato et découvrent les premiers débris. Pas de doutes, il s’agit bien du Stardust, puisqu’ils reconnaissent le nom de l’avion sur un morceau de carlingue. Carlos Bauza met en place un système de ratissage au pied du glacier afin de recueillir un maximum d’indices. Il note sur un GPS tous les emplacements de débris dans le but de déterminer l’étendue et la dispersion des indices trouvés. Pendant deux jours, les militaires vont ratisser la zone, découvrant également quelques restes humains et quelques morceaux d’effets personnels.

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Questions sans réponses et tempête médiatique

L’expédition de Carlos Bauza va déclancher une véritable tempête médiatique en Argentine, au Chili, mais également en Angleterre. Tout le monde veut savoir ce qui s’est passé et comment cet avion a pu disparaître pendant 50 ans. Malgré la découverte d’une partie de l’épave, les questions demeurent quant au mystère du Stardust. Le Dr. Bauza va devoir mettre en place une enquête approfondie pour répondre à toutes ces questions et notamment :

-          Que s’est-il passé ? Accident, sabotage ou attentat ?

-          Comment a-t-il pu disparaître pendant 50 ans ?

-          A qui appartiennent les restes humains ?

-          Seul 20% des débris de l’appareil ont été retrouvés, où se trouve le reste ?

Premières réponses

Dans un premier temps Carlos Bauza va envoyer les restes humains à l’institut de médecine légale de Buenos Aires pour tenter de déterminer leurs appartenances. Grâce à une étude ADN approfondie et un prélèvement de sang sur la descendance des passagers, ils réussiront à identifier sept corps. Et pourtant le pari était risqué, car extraire des traces d’ADN sur des ossements retrouvés après 50 ans dans de telles conditions était loin d’être du tout cuit. Certaines familles pourront au moins faire leur deuil. C’est déjà une réussite et une réponse à une question, même s’il manque encore quatre corps.

Ensuite il s’agit de découvrir ce qui est arrivé au Lancaster. Carlos Bauza va faire appel à un éminent spécialiste en aéronautique pour déterminer les causes du drame. Grâce aux pointages des débris par GPS, ils peuvent noter que la surface n’excède pas 2km de diamètre. Premier indice important, c’est que l’avion n’a pas explosé en vol, car si tel était le cas, le diamètre des débris serait beaucoup plus important. On peut donc écarter l’hypothèse d’une bombe ou d’une explosion en vol. Deuxième point important, les militaires ont retrouvé les deux trains de roues proches l’un de l’autre. Les pneus étaient encore en parfait état et gonflés. Ce qui amène les enquêteurs à la conclusion que le train d’atterrissage n’était pas sorti, et par conséquent que les pilotes n’avaient pas tenté une procédure d’urgence pour atterrir. Cela exclut presque complètement un défaut quelconque ou une panne de l’appareil. Enfin troisièmement, en se basant sur le seul moteur retrouvé et les dégâts subis par l’hélice, ils concluent que les moteurs fonctionnaient lorsque le Stardust a percuté le mont Tupungato. En effet les tests ont démontrés que lorsqu’un moteur en fonction s’encastre, les extrémités des hélices sont pliées en arrière et se déforment d’une certaine manière, ce qui est effectivement le cas.

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Donc concrètement, on peut presque assurer à 100% que le Stardust s’est écrasé contre le versant du mont Tupungato sans qu’il n’y ait eu ni déficiences de l’appareil, ni sabotage ou attentat. Mais alors que s’est-il passé ?

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La thèse de l’erreur de pilotage ou de navigation ?

Reste l’erreur de pilotage ou de navigation qui pourrait être à l’origine de l’accident. Mais comment la déterminer sans les 80% manquant de l’appareil. Tout d’abord, l’erreur de pilotage reste très peu probable. Les membres d’équipage étaient chevronnés et effectuaient le trajet régulièrement. Bien sur, rien de permet de l’affirmer à 100%, mais cela semble plutôt difficile à croire. Carlos Bauza va reprendre les conditions de vol de l’époque et les messages transmis par le Lancaster afin de se faire une idée plus précise. Grâce aux archives météorologiques, il note qu’une forte activité nuageuse se situait autour du mont Tupungato. A l’époque les avions n’étaient pas munis de GPS, le pilote se fiait à sa vision et aux calculs du navigateur. Il est donc possible qu’il ait décidé d’augmenter son altitude pour survoler cette zone turbulente. Cela impliquait donc de faire voler l’appareil à plus de 7000m, ce qui n’était pas un problème pour le Stardust, qui pouvait allégrement atteindre les 8000m d’altitude. Cette hypothèse est confirmée par les archives radio, puisqu’un message du pilote confirme cette manœuvre après le passage au dessus de la ville de Mendoza.

Mais Carlos Bauza ne comprend toujours pas comment l’avion a pu se crasher. Les paramètres de vol sont justes et la navigation semble bonne. D’après les heures d’émission des messages et compte tenu de la vitesse et du poids de l’appareil, l’avion aurait dû passer la Cordillère lorsqu’il envoyait son ultime message d’approche de l’aéroport. Quelque chose cloche et pourtant l’appareil ne semble pas avoir dévié de sa trajectoire.

Le phénomène du Jet Stream ?

Le spécialiste en aéronautique qui accompagne le Dr. Bauza émet alors une hypothèse tout à fait intéressante. En Amérique du sud, au-delà de 7000m, on se trouve en présence d’un phénomène qu’on appelle le Jet Stream. Il s’apparente au Gulf Stream mais uniquement en altitude. Ce courant chaud qui souffle d’ouest en est, peut atteindre facilement les 200km/h. En montant à 7000m, le Stardust s’est trouvé face au Jet Stream, qui aurait pu ralentir sa vitesse. Comme la nébulosité empêchait une vision sur les montagnes, il est possible que la navigation fut faussée et par conséquent que le pilote ait supposé avoir franchit les montagnes alors qu’il n’en était rien. Malheureusement comment savoir si ce fameux Jet Stream était violent en 1947, puisque le phénomène n’était pas connu de l’aéronautique. Le spécialiste va reprendre toutes les données depuis sa découverte et faire une synthèse des mesures enregistrées. Il peut affirmer sans beaucoup se tromper que celui-ci souffle en moyenne à 180km/h. Du coup avec un courant contraire de cette force, il peut démontrer que les données ont pu être faussées d’environ 30km sur son plan de vol initial, ce qui serait largement suffisant pour induire le navigateur en erreur et de ce fait amorcer une descente fatale.

Cette hypothèse est corroborée par les débris trouvés sur le versant du mont Tupungato. L’équipage n’a rien vu venir puisqu’ils étaient dans les nuages et n’avaient donc presque aucune vision au sol. Ils se sont encastrés dans la montagne à grande vitesse sans se douter de ce qui allait arriver, pensant qu’ils avaient déjà passé la barrière des Andes. Terrible et tragique destin, mais dans un sens ils n’ont pas eu le temps de comprendre ce qui allait leur arriver et sont certainement décédés sur le coup et sans souffrances. Enfin, peut-on l’espérer !

Comment expliquer alors la disparition pendant 50 ans ?

Reste une explication à trouver et pas des moindres. Comment l’avion a-t-il pu disparaître pendant 50 ans ? Le glacier détiendrait-il les raisons de ce mystère ?

Pour le savoir le Dr. Bauza va faire appel à Juan Carlos Lleiva, un spécialiste des glaciers et des montagnes, afin de fournir une éventuelle explication. Lleiva, après avoir pris connaissance du dossier du crash du Stardust, émet l’hypothèse suivante :

Il estime que l’impact n’a pas eu lieu où se trouvent les débris, mais bien plus haut vers le sommet du glacier. En effet le mois d’août correspond au plein hiver dans l’hémisphère sud. Le mont Tupungato devait être très enneigé. Il est fort probable que l’explosion du Stardust ait déclanché une avalanche qui a pu entièrement recouvrir la carcasse de l’avion. Ceci expliquerait que les recherches aient été infructueuses après la catastrophe. Si le Lancaster s’était abîmé au bas du glacier, le risque d’avalanche aurait été presque nul. Lleiva explique que les glaciers sont en perpétuel mouvement et il se peut donc que l’épave du Stardust ait été englobée grâce à l’avalanche dans le glacier. Pendant toutes ces années les débris ont bougé avec le glacier avant de réapparaître en bas lorsque l’atmosphère plus chaude fait fondre le glacier. Il en veut pour preuve des récentes découvertes de chasseurs allemands prisonniers des glaces de l’arctique sous 30m de fond. Il y a donc fort à parier que de nouveaux débris font refaire surface prochainement en bas du glacier du Tupungato. Si cela s’avère exact, l’hypothèse de Lleiva aura totalement levé le voile sur la disparition du Stardust pendant près de 50 ans.

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STENDEC

Un mystère reste pourtant entier à l’heure actuelle, celui du message du pilote juste avant le crash. Le fameux STENDEC. Les spécialistes aéronautiques se sont longtemps penchés sur la question avant de s’avouer vaincu. Personne n’a pu avancer une théorie ou une explication concernant ce mot qui n’apparaît dans aucun manuel, dans aucune procédure de l’aéronautique. Ce message reste un mystère. Le gouvernement britannique a même tenté de poursuivre une enquête dans le cadre privé du pilote, mais sans succès. Il reste totalement mystérieux.

Epilogue

Malheureusement pour les amateurs d’ufologie, le Stardust n’a pas été enlevé par des extraterrestres pour réapparaître 50 ans plus tard. Le mystère a été résolu scientifiquement. Même si à l’heure actuelle, cela reste des théories, elles semblent crédibles à 99%. Seule la découverte prochaine de nouveaux débris que le glacier aura recrachés permettra d’étayer et de conforter ces théories. Rappelons nous que seul 20% de l’appareil est réapparu jusqu’à maintenant. Reste ce mystérieux STENDEC qui n’a pas encore trouvé de réponse. Espérons que l’avenir nous permettra enfin de comprendre sa signification.

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